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L’Azerbaïdjan avait récemment poursuivi deux journalistes en justice. La raison était que ces deux derniers avaient osé qualifier le pays de « dictature ». Cependant, le tribunal a jugé que la procédure était irrecevable en citant la loi sur la presse, notamment en ce qui concerne la censure politique.
Une décision agissant comme un message pour les États étrangers
Les journalistes de « Cash Investigation » sur France 2 Laurent Richard et Elise Lucet avaient étés poursuivis en justice par l’Azerbaïdjan pour avoir dit de ce pays qu’il était une « dictature parmi les plus féroces au monde ». Ce procès intenté pour diffamation par l’Etat du Caucase fut jugé comme étant irrecevable par le tribunal correctionnel de Nanterre à Hauts-de-Seine. La présidente du tribunal s’explique alors sur sa décision en évoquant le fait que la loi sur la presse a justement été mise en place pour éviter tous types de censures politiques. De ce fait, un État n’est nullement autorisé à agir sur son fondement dans le but de censurer un citoyen, encore moins si ce dernier est un journaliste. En mai dernier, l’Azerbaïdjan avait déjà poursuivi François Rochebloine, ancien député de l’Union des démocrates et indépendants de la Loire. Ce dernier avait indiqué le pays comme étant un « État terroriste ».
Les juges refusent de trancher
Laurent Richard, heureux de cette décision affirme qu’elle envoie un message fort à tous les États étrangers en leur indiquant qu’ils ne peuvent exporter leur censure que jusqu’à leurs frontières. Il dit également espérer que cette décision pourrait inspirer le système judiciaire azerbaïdjanais qui ne cesse de poursuivre les journalistes qui tentent d’enquêter sur la corruption locale. La plainte de Bakou était irrecevable du fait que la jurisprudence indique qu’un État n’est nullement un particulier et ne peut donc pas lancer de procédure pour diffamation. Dans le fond, les juges se gardent bien de trancher. Le caractère dictatorial du régime politique de l’Azerbaïdjan n’est plus un secret pour personne, tout comme l’intolérance religieuse de ce pays. Dans un appel, l’Azerbaïdjan demande un euro symbolique en guise de réparation pour le préjudice causé.
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